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Influenza aviaire hautement pathogène : la France élève le niveau de risque à « élevé »

Publié le 9 novembre 2020

Influenza aviaire hautement pathogène : la France élève le niveau de risque à « élevé »

Depuis la détection du virus influenza aviaire hautement pathogène H5N8 sur deux cygnes aux Pays-Bas le 23 octobre, le nombre de cas dans la faune sauvage ne cesse de croître en Europe. Des foyers domestiques et des cas dans l’avifaune sauvage ont été confirmés non seulement aux Pays-Bas mais également en Allemagne et au Royaume-Uni.

L’accélération de la dynamique d’infection accentue le risque d’introduction du virus en France via les couloirs de migration actuellement empruntés par les oiseaux sauvages.

Face à cette situation, le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie a décidé de faire passer de «modéré» à «élevé» le niveau de risque d’introduction du virus influenza aviaire par l’avifaune en France métropolitaine ou dans les départements traversés par les couloirs de migration de ces oiseaux sauvages et dans les zones à risque particulier [1]. Cette décision a été prise après information des professionnels des filières avicoles et de la fédération nationale des chasseurs et consultation de l’Office français de la biodiversité.

Julien Denormandie appelle au strict respect des mesures de biosécurité et à la surveillance accrue de la part des acteurs professionnels, des particuliers détenteurs d’oiseaux, et des chasseurs.

À compter du 6 novembre, les mesures de prévention suivantes sont rendues obligatoires dans l’ensemble des départements classés en niveau «élevé» et dans les zones à risque particulier (ZRP). L’ensemble des communes de la Haute-Savoie est donc dorénavant concerné par les mesures induites par le niveau de risque « élevé » :

  • claustration ou protection des élevages de volailles par un filet avec réduction des parcours extérieurs pour les animaux ;
  • interdiction de rassemblement d’oiseaux (exemples : concours, foires ou expositions) ;
  • interdiction de faire participer des oiseaux originaires de ces départements à des rassemblements organisés dans le reste du territoire ;
  • interdiction des transports et lâchers de gibiers à plumes ;
  • interdiction d’utilisation d’appelant.

Les mesures suivantes sont par ailleurs maintenues obligatoires sur tout le territoire :

  • surveillance clinique quotidienne dans les élevages commerciaux ;
  • interdiction des compétitions de pigeons voyageurs au départ ou à l’arrivée d’un département cité ;
  • vaccination obligatoire dans les zoos pour les oiseaux ne pouvant être confinés ou protégés sous filet.

Des dérogations seront envisagées avec les acteurs dans le respect des textes applicables, en particulier ceux relatifs à la gestion actuelle de la crise Covid.

À ce jour, la France est indemne d’influenza aviaire. La consommation de viande, foie gras et œufs ne présente aucun risque pour l’homme. L’influenza aviaire hautement pathogène est une maladie animale infectieuse, virale, très contagieuse qui affecte les oiseaux.

Ces mesures de prévention ont pour but de protéger les volailles domestiques d’une potentielle contamination qui aurait des conséquences désastreuses pour les échanges et exportations d’animaux vivants et de viandes de volailles.

La direction départementale de la protection des populations fera parvenir sous peu à chaque éleveur déclaré (plus de 250 volailles) ainsi qu’à chaque établissements d’abattage non agréé ou commercialisant des œufs, un courrier d’information sur ces différentes mesures. Les petits détenteurs (moins de 250 volailles) doivent obligatoirement être déclarés en Mairie.

Le retour à un niveau de risque « modéré », en l’absence de foyer ou de cas, pourrait intervenir en janvier, après la fin des migrations si le contexte sanitaire le permet.

Carte des zones concernées par les mesures de prévention (ZRP en bleu, départements en rouge) :

Foyers et cas d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) en Europe à la date du 4 novembre 2020

[1] Les zones à risque particulier abritent des zones humides fréquentées par les oiseaux migrateurs. La liste des communes concernées est définie par l’arrêté ministériel du 16 mars 2016 modifié.