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Des fouilles archéologiques sur la commune

Publié le 15 janvier 2019

Dans le cadre du projet « Saint-Pierre Centre 2025 », la commune a demandé, par anticipation, la réalisation d’un diagnostic d’Archéologie Préventive auprès de l’INRAP qui effectuera des sondages dès le 15 janvier 2019.

Pourquoi réaliser des recherches préventives ?

Au chef-lieu de Saint-Pierre, sur une partie du terrain d’assiette du projet, lors d’une excursion de société savante, en 1899, ont été vues des sépultures sous dalles caractérisées alors comme pouvant appartenir à la période du haut Moyen Âge. Dans ce même secteur, en 1942, d’autres tombes du même type ont été mises au jour.

Le diagnostic visera en priorité à établir l’emprise et la datation de ce cimetière, ainsi que son interaction avec un éventuel lieu de culte et, si possible, avec l’habitat.

En quoi consiste ce diagnostic ?

L’intervention se déroulera en deux temps :

  • La phase dite phase de terrain qui correspond aux travaux de terrassement et de fouilles réalisés sur le site
  • La phase dite phase d’étude qui englobe la saisie et l’analyse descriptive des données archéologiques par le responsable d’opération, la réalisation des illustrations par un dessinateur spécialisé en DAO ainsi que la rédaction de la synthèse chronologique et la restitution du site au sein des problématiques historiques locales et régionales

Les sondages seront réalisés à l’aide de deux pelles mécaniques et devront couvrir un minimum de 10 % du terrain.

Que se passera-t-il en cas de découvertes ?

Les sondages seront éventuellement élargis en fenêtre s’ils sont positifs. Quelle que soit la nature de la découverte, chaque sondage positif devra faire l’objet d’une évaluation complète en agrandissant les sondages en « fenêtres » afin d’en connaître précisément la nature des vestiges, leur épaisseur et leur étendue.

Si des tombes sont mises au jour dans les sondages et qu’elles présentent un bon état de conservation, elles ne devront pas être traversées par la pelle mécanique. Il faudra procéder à un nombre de tests suffisant pour évaluer le degré de complexité d’une fouille : nombre d’individus par tombe, qualité de leur conservation, présence de mobilier funéraire. Il s’agira également de déceler la présence ou non du sol de circulation de la nécropole, à savoir le sol à partir duquel les tombes sont creusées et utilisées, sachant que parfois elles sont réutilisées à plusieurs reprises.

Si les sondages sont négatifs, seul un schéma graphique présentera : l’épaisseur de la couche de terre végétale, le sommet du substrat et la profondeur du sondage. L’étude du mobilier fera l’objet d’un soin particulier pour préciser la nature et la datation des installations, avec une présentation iconographique des objets datant.

En fin d’intervention, l’INRAP réalisera un remblaiement sans compactage minimal avec nivellement du foisonnement résiduel.

Quel est le délais de réalisation de ce diagnostic ?

Durée terrain : 8 jours
Durée étude : 6 jours

Phase de préparation :
La préparation du chantier (formalités administratives, prise de connaissance des modalités d’intervention, organisation du chantier  et préparation logistique ) sera effectuée en 1 jour par le responsable d’opération et par un archéologue-technicien.

Phase de terrain :
La phase de terrain sera mise en œuvre par l’équipe suivante :

  • 1 pelle mécanique
  • 1 responsable d’opération + 1 archéologue-technicien durant 8 jours
  • 1 anthropologue en option durant 3 jours
  • 1 géomorphologue durant 1 jour
  • 1 topographe durant 2 jours

Phase d’étude et de rédaction du rapport :
La phase de rapport sera réalisée par l’équipe suivante :

  • 1 responsable d’opération durant 6 jours
  • 1 technicien spécialisé/infographiste (DAO) durant 5 jours
  • 1 technicien spécialisé/maquettiste (PAO) durant 1 jour
  • 1 technicien (saisie inventaires, traitement mobilier) durant 6 jours
  • 1 géomorphologue durant 1 jour
  • 1 anthropologue en option durant 3 jour
  • des spécialistes à concurrence de 5 jours
  • 1 topographe durant 1 jour

À l’issue du diagnostic, le rapport de diagnostic est rendu aux services de l’État (DRAC/Service régional de l’Archéologie de la région concernée) qui vérifie sa conformité et fait procéder à son évaluation scientifique par la Commission Territoriale de la Recherche Archéologique (CTRA).

Trois cas de figure sont alors possibles :

  • Le diagnostic est  » négatif  » : l’État autorisera la commune à poursuivre les travaux.
  • Le diagnostic est  » positif  » mais l’État considère que les vestiges archéologiques sont mal conservés ou ne présentent pas de réel intérêt scientifique : la commune sera également autorisée à poursuivre les travaux.
  • Le diagnostic est  » positif  » : des vestiges ont été découverts sur tout ou partie de l’emprise du projet. Si l’État juge leur intérêt scientifique et leur état de conservation suffisants, il peut décider de la réalisation d’une fouille archéologique complémentaire ou de la modification du projet d’aménagement.
  • Le diagnostic a révélé la présence de vestiges exceptionnels devant être conservés in situ : l’État demandera à la commune de les intégrer dans son projet d’aménagement. Cependant, ce cas de figure est très rare.